Retour sur l’hommage à Anne-Marie REZAIRE
Le lieu de cette manifestation mémorielle pouvait n’être que convenu : « son » Lycée Melkior et Garré dont elle a rejoint l’équipe pédagogique, depuis sa création en 1993, et où elle inculquait l’anglais.
Professeur dévouée, elle a marqué des générations d’élèves et d’enseignants par sa personnalité et ses passions. Ils étaient nombreux à venir honorer sa mémoire, évoquant spontanément, dans l’assemblée, des souvenirs. Les témoignages rappellent que c’était une professeure engagée qui s’était distinguée en recevant les Palmes académiques. D’autres se souviennent des spectacles et des voyages qu’ils ont vécus. « Mais ses cours étaient déjà en soi une forme d’évasion » confie l’un de ses anciens étudiants pour rappeler la passion qui habitait l’enseignante, constamment.
Anne-Marie Rézaire était également une femme très impliquée dans le milieu associatif. Elle a fait partie des membres fondateurs de l’Association des amis de Léon Gontran Damas, dont elle déclamait les poèmes comme nul autre. Avec cette voix énergique, elle chantait seule ou en chorale, notamment à la Cathédrale Saint Sauveur. Elle a permis de révéler de nombreux talents musicaux dont certains rythment encore la culture guyanaise.
Ainsi, son hommage ne pouvait se faire sans musique. D’abord des chants, puis le son des tambours et des petits bois, un patrimoine cadencé qu’elle ne cessait de mettre en avant.
D’une lignée de femmes Djok, Anne-Marie Rézaire aurait eu 62 ans en novembre prochain. Elle laisse derrière elle une famille dont deux petits-enfants, présente et émue à la manifestation.
Une salle de permanence a été renommée après elle à Melkior Garré, pour qu’elle continue d’inspirer cette jeunesse. « Toujours croire en soi », voilà le message et l’énergie transmis en son nom. Un héritage précieux.