Mission Sénatoriale d’information sur le trafic de stupéfiants en provenance de Guyane
Face à l’explosion du trafic de drogue entre la Guyane et la France Hexagonale, une mission sénatoriale d’information sur le trafic de stupéfiants en provenance de Guyane est lancée.
L’objectif étant de dresser un état des lieux de la situation de ce trafic sur le territoire, d’évaluer la politique actuelle et les moyens mis en œuvre, avant de proposer un plan d’action interministériel pour lutter contre le trafic de stupéfiants. C’est à ce titre qu’une audition se tenait, en visioconférence, ce lundi 22 juin 2020, entre la commission du Sénat et Rodolphe Alexandre, président de la Collectivité Territoriale de Guyane.
Olivier Cigolotti, président de la commission , a tenu à témoigner son soutien et à exprimer la solidarité du Sénat vis à vis de la population guyanaise. Il a ensuite remercié le président de la Collectivité Territoriale de Guyane pour l’éclairage qu’il pourra apporter lors de cette audition.
Antoine Karam, rapporteur de cette mission parlementaire, a échangé sur les actions de prévention organisées, la réinsertion et notamment des mules écrouées, les moyens humains, les infrastructures, l’accompagnement de la CTG…
Le président de la CTG a remercié le Sénat pour le message de solidarité apporté, essentiel pour la Guyane.
Il est ensuite revenu sur la politique de lutte contre le trafic de drogue sur le territoire, évoquant le manque de moyens humains (éducateurs, formateurs), un aéroport obsolète, et les peines minimes effectuées.
Il a rappelé que la Collectivité finance des formations dans les prisons et a la responsabilité de la protection de l’enfance. Si la volonté est d’enrayer la prolifération de la drogue, mais que sur un territoire où 70% des personnes arrêtés ont moins de 30 ans et sont en majorité sans emploi, il reste difficile, malgré la prévention, d’endiguer ce fléau, le manque de perspectives se faisant ressentir.
Parmi les outils adaptés sur le territoire pour lutter contre le trafic de drogue, passant par la formation des jeunes, le président a plébiscité le RSMA (Régiment du Service Militaire Adapté), organisme qui ouvre des portes et permet à 600 élèves de ressortir avec un diplôme, avec une diversité culturelle, souhaitée pour la Guyane, qui conduit à la reconnaissance des autres et que la CTG est fière d’accompagner pour l’insertion des jeunes.
Il a tenu à saluer le remarquable travail des forces de l’ordre, qu’ils soient gendarmes, douaniers ou policiers.
Si l’aéroport de Félix Éboué soit dorénavant équipé d’un scanner corporel, il ne faut pas oublier les missions de prévention et d’insertion qui doivent être multipliées, pour sauver la jeunesse guyanaise.
Dans sa conclusion, il a exprimé à la commission que ce combat émane à la fois d’un malaise social et d’une verrue de la société :un pays qui ne peut donner de travail à ses jeunes court le risque de les retrouver dans le trafic de drogue.