Ce vendredi 21 janvier 2022, Gabriel Serville, président de la Collectivité Territoriale de Guyane, participait à une rencontre avec les acteurs de la filière pêche aux côtés du préfet de région Thierry Quéffelec, et de plusieurs élus du territoire. L’occasion d’un échange nourri autour des difficultés rencontrées par la profession, liées pour partie au phénomène de pêches illicites dans les eaux guyanaises.

La situation de la pêche sur le territoire : quels constats ?

La pêche est un maillon essentiel de l’économie guyanaise et joue un rôle structurant dans le développement local de plusieurs communes. Cependant ce secteur peine à se structurer et à se développer, notamment à cause du pillage opéré par les pêcheries étrangères de nos voisins, qui agissent tant sur la ressource côtière que sur la ressource hauturière.

Les chefs d’entreprises et dirigeants du milieu de la pêche ont fait remonter les nombreux points de blocage auxquels ils sont confrontés et qui empêchent le développement de la pêche en Guyane parmi lesquels :

• la concurrence de la pêche illégale
• la vétusté des embarcations
• l’immobilisation des navires
• l’infrastructures potentiellement inadaptées
• l’application des normes sanitaires
• les aléas du transport aérien
• les accords internationaux pénalisant les exportations.

Pour répondre aux besoins identifiés et faire face aux difficultés, les services de la CTG ont proposé la mise en place de plusieurs actions :

• Renouvellement de la flotte avec la construction de nouveaux navires, permettant entre autres de favoriser une mise aux normes et d’améliorer les conditions de travail des marins-pêcheurs;
• Modernisation des infrastructures portuaires avec la mise aux normes des infrastructures portuaires, à travers la mise en place d’équipements tels que les machines à glace, les pompes à carburant détaxé, les points de pesée, etc;
• Restructuration de la COGUMER avec l’acquisition au travers d’une Société d’Economie Mixte dont l’objet serait la gestion d’actifs immobiliers d’entreprises et industriels, de l’ensemble immobilier de la COGUMER. Cette opération s’inscrit dans une logique patrimoniale et constitue le point de départ d’une implantation sur le site du Larivot d’un futur pôle Agro-alimentaire Territorial en Guyane
• Accompagnement pour la recherche de nouveaux débouchés commerciaux avec le développement d’une stratégie commerciale profitable au développement de l’ensemble des acteurs et de la rentabilité des unités de transformation.

En plus de permettre un échange fructueux avec les professionnels, cette rencontre était l’occasion d’une présentation du bilan des actions de l’État et de celles de la Collectivité qui concourent à la structuration de la filière mais également d’entendre et d’échanger sur des propositions d’amélioration.

« La filière pêche se trouve en grand danger et nous avons bien compris que cela vient notamment de la pêche illégale. Cela a de lourdes conséquences sur notre économie. L’État doit mettre en oeuvre de nombreux moyens mais avant tout une meilleure coordination. C’est en ce sens que nous devons travailler de concert afin d’unir nos forces et d’éradiquer durablement la pêche illégale dans les eaux guyanaises. » – Gabriel Serville, président de la Collectivité Territoriale de Guyane.

Étaient également présents à cette rencontre : Marie-Laure Phinéra-Horth, sénatrice de Guyane, Lenaïck Adam, député de Guyane, Thibault Lechat-Vega, 3è vice-président délégué à l’Europe, aux Affaires institutionnelles, à l’Egalité et aux Relations avec les Guyanais de l’extérieur, Roger Aron, 7è vice-président délégué à l’Agriculture, à la pêche, à la souveraineté alimentaire et à l’Évolution statutaire, Jean-Luc Lewest, 13è vice-président délégué au développement économique et au tourisme, Christiane Barbe, conseillère territoriale déléguée à l’Agroalimentaire, José Gaillou, directeur de cabinet du maire de Sinnamary.