La Collectivité Territoriale de Guyane (CTG), accueillait ce mardi 7 novembre 2023, une rencontre organisée à l’occasion de la journée régionale de la cocaïne, portée par l’association Akatij et plusieurs partenaires en premier lieu desquels, la Fédération Addiction et ses adhérents notamment le Groupe SOS, l’association guyanaise de réduction des risques, et le CAARUD Relais Drogue Solidarité (RDS) mais également le Centre hospitalier de Cayenne (CHC) et le CSAPA (Centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie) de Cayenne. L’objectif ? Échanger sur les pratiques, les savoir-faire et renforcer la dynamique inter-associative.

Contexte

Cet événement s’inscrit dans la continuité des travaux collectifs animés en 2022 au niveau national par la Fédération Addiction sur le thème de la cocaïne dans le cadre du projet AIPAUC (Améliorer l’Information, la Prévention, et l’Accompagnement des Usagers de Cocaïne), financé par le Fonds de lutte contre les addictions, avec un triple objectif : renforcer l’information des professionnels du champ médical et médico-social, spécialisés en addictologie ou non, faire évoluer les représentations attachées aux usagers de cocaïne et créer de nouveaux outils compte tenu des manques observés.

Dans ce cadre un état des lieux auquel ont participé les acteurs guyanais a été préalablement réalisé. Sur la base des réponses, des groupes de travail ont été formés sur quatre thématiques (prévention, réduction des risques, usages et complications, et thérapeutiques). Ces séances ont abouti à la formalisation de livrables fournissant des pistes d’action pour l’accompagnement et  l’information sur la cocaïne. Afin de diffuser les livrables d’AIPAUC aux acteurs concernés, de les expliquer, mais aussi d’aborder la question de la cocaïne au prisme des problématiques locales,  cinq journées régionales sur la cocaïne ont été organisées en 2023.

C’est ainsi que la Fédération Addiction a choisi la Guyane pour sa dernière journée régionale consacrée à la cocaïne. Ainsi, un grand nombre d’experts ou d’intervenants auprès des publics touchés par cette addiction étaient réunis pour apporter leur expertise.

Après avoir remercié et félicité les organisateurs de cet événement, Gabriel Serville, président de la CTG s’est exprimé sur le sujet en ouverture de cette journée :

« Compte tenu du positionnement particulier de la Guyane, il était intéressant de pouvoir organiser cette journée sur notre territoire. En tant que président de la CTG, vous aurez compris que nous mettons tout en œuvre pour assurer le développement du territoire et faire en sorte que notre jeunesse puise avoir face à elle de nouveaux horizons, a assuré le président de la CTG, avant de rappeler l’importance de se questionner sur l’aspect sociétal : “les questions que nous nous posons régulièrement consistent à savoir quel type de société nous voulons pour notre territoire ? Quelles valeurs nous voulons inculquer à la jeunesse de Guyane ? Comment nous souhaiterions l’accompagner ? Ce sont des interrogations vis-à-vis desquelles par moment on peut trouver quelques éléments de réponse mais on a le sentiment que malgré tous les efforts accomplis, il y a toujours cet appât du gain, cet attrait de l’argent facile qui pousse un grand nombre de notre jeunesse à se laisser tenter avec tout ce que cela peut impliquer d’extrêmement négatif. Il est évident qu’à un moment on devra tout mettre en œuvre pour faire en sorte qu’on arrive à trouver des solutions au niveau national qui soient satisfaisantes et qui nous permettent de lutter contre ce fléau afin d’envisager l’avenir de notre jeunesse sur des bases qui soient plus saines.”

Quid du plan d’actions ministériel mis en place en mars 2019 ? “Il comportait un certain nombre de d’éléments positifs, mais vous qui avez l’occasion de le parcourir avez dû vous rendre compte que c’est un plan qui est encore améliorable. Donc j’espère que les travaux que vous allez décliner tout au long de la journée seront de nature à nous permettre d’avancer en toute sérénité vers les solutions qui sont attendues par les uns et par les autres”, souligne Gabriel Serville.

Farouk Amri, président de l’Akatij a quant à lui rappelé l’essence même de l’association ainsi que les missions qui l’anime.

«L’association Akatij que j’ai modestement l’honneur de présider se bat au quotidien pour aider les usagers de cette drogue à en sortir, mais aussi plus généralement à ne pas sombrer dans l’abîme de la chute social ou psychique. L’Akatij c’est une association qui existe depuis 30 ans. Poursuivre son but signifie, défendre l’égalité de tous et surtout tendre la main à ceux qui ont en besoin. Le problème de la cocaïne, depuis son transport, son trafic jusqu’à son usage, traversent les 3 champs d’action de notre association, à savoir le pôle addictologie, le pôle jeunesse et l’inclusion sociale et le pôle habitat. Partout, nous accueillons, accompagnons, soignons, réinsérons sans jugement, parce nous sommes animés par des valeurs de solidarité et de fraternité. »

Enfin, les représentantes de la Fédération Addiction  et de l’association Groupe SOS, acteur historique dans l’accompagnement des personnes en situation d’addiction, ont toutes deux, rappelé les problématiques du territoire ainsi que le contexte spécifique des départements d’Outre-mer nécessitant une attention particulière.