La Collectivité concernée face aux récentes innondations
Après avoir été reçu en mairie, Hélène Sirder s’est rendue sur le terrain au niveau du Village Amérindien et au Quartier de l’Anse plus particulièrement, les deux zones les plus touchées par les intempéries. Accompagnée de François Ringuet, d’élus municipaux et de la Brigade des pompiers de Kourou ; la Vice-Présidente a pu mesurer l’ampleur des dégâts : « les craintes des riverains sont légitimes… », a-t-elle commenté, « … il faut agir rapidement ».
Accompagnée du responsable de la plateforme territoriale des Systèmes d’Information Géographique (SIG), Jérôme Le Fol, la Vice-Présidente a exposé au Maire, François Ringuet et ses services techniques, les causes de cet évènement qui sont la résultante d’une conjonction de facteurs :
La ville de Kourou est construite sur un espace essentiellement lagunaire qui a été pour partie remblayé par du sable prélevé dans le secteur de Guatemala afin de permettre son extension dans les années 70/80. L’altitude moyenne de cet espace par rapport au niveau de la mer est très faible. Ainsi, lorsqu’il y a une conjonction des facteurs suivants : fortes précipitations, forts coefficients de marées de pleine mer, vents soutenus de secteur nord/nord-est et absence d’un banc de vase au droit du littoral de la ville qui favorise l’amortissement du train de houles sur la côte, toutes les conditions sont réunies pour engendrer l’inondation des secteurs les plus bas de la ville et la submersion marine du front de mer. D’autant plus qu’il n’existe pas de système de pompes de relevage pour évacuer les eaux pluviales lorsqu’il y a une conjonction d’un fort épisode pluvieux avec une marée haute de fort coefficient. En effet, la fermeture du système d’écluses à la sortie des canaux de drainage des eaux pluviales permet d’éviter l’intrusion des eaux fluviale et marine mais ne permettent pas l’évacuation des eaux pluviales de la ville pendant la durée de cet épisode générant l’inondation des points bas de la ville. Phénomène accentué par l’urbanisation et l’imperméabilisation des sols qui augmente les vitesses de ruissellement des eaux de surface et qui réduit la capacité d’absorption de l’eau par les sols.
Le risque majeur est à venir car les coefficients de marées de pleine mer attendus entre le 6 et le 9 mars (3.20m / 3.50m) seront supérieurs à ceux enregistrés entre le 21 et le 23 février 2016 (3.10m / 3.15m) de + 10 à 40 cm. La plus grande vigilance reste donc de mise.
En outre, il ne faut pas oublier la problématique du réchauffement climatique et de ses incidences sur les phénomènes météorologiques et la montée des eaux. Sujet majeur auquel nous portons une attention particulière.
Des pistes de solutions d’urgence ont été proposées :
La limitation des dégâts à court terme nécessiterait la réalisation d’une digue en palplanche devant le cordon dunaire qui est en train de disparaitre et qui constitue le dernier rempart face au risque de submersion marine. Accompagné de la création d’un bourrelet sableux sous-marin au large de la côte afin de casser l’intensité du train de houles. Les ressources importantes que réclame un tel dispositif sont nécessaires dans un premier temps afin de garantir la sécurité des personnes et des biens du front de mer de la ville de Kourou.
Héléne Sirder à également décidé la mise en place d’une étude d’ensemble pour le littoral, portant plus particulièrement sur les communes de Mana, Kourou, Macouria, Montjoly et Cayenne. Cette étude, qui sera confiée à Jérome Lefol du SIG, doit permettre d’établir précisément les solutions les plus viables et les plus durables à mettre en œuvre et d’en évaluer les coûts.