[HISTOIRE] La CTG propose une conférence sur l’Histoire des « immigrantes » et « immigrants » africains engagés en Guyane après l’abolition de l’esclavage de 1848 – Vendredi 14 octobre 2022, de 18h à 19h30 à l’auditorium de la Maison des Cultures et des Mémoires de Guyane
La Collectivité Territoriale de Guyane (CTG) poursuit son cycle de conférence intitulé « Les Conférences des Archives ». Ce vendredi 14 octobre 2022, une nouvelle conférence sur l’Histoire des « immigrantes » et « immigrants » africains engagés en Guyane, après l’abolition de l’esclavage de 1848, sera proposée de 18h à 19h30 aux Archives Territoriales à l’auditorium de la Maison des Cultures et des Mémoires de Guyane (MCMG).
La conférence sera assurée par Céline Flory, chargée de recherche en histoire au CNRS et également membre du laboratoire Mondes Américains (UMR 8168) et du CIRESC (Centre International de Recherches sur les Esclavages et les Post-esclavages, UAR 2502).
Présentation de la conférence “Histoire des « immigrantes » et « immigrants » africains engagés en Guyane après l’abolition de l’esclavage de 1848”
Dans la réorganisation du travail colonial consécutive à l’abolition de l’esclavage promulguée le 27 avril 1848 dans l’ensemble des territoires français, les administrations coloniales, de concert avec les anciens propriétaires d’esclaves, prônèrent le recours à l’engagisme ou, selon le terme de l’époque, « l’immigration réglementée ». Ainsi, le ministère de la Marine et des colonies mit en place un système, subventionné par l’État, d’introduction de travailleurs et travailleuses originaires d’Afrique, de Chine et d’Inde, sous contrat d’engagement de travail de plusieurs années.
Dans ce cadre, de 1854 à 1862, plus de 21 000 hommes, femmes et enfants furent recrutés le long du littoral ouest-africain pour aller travailler à la Guyane et aux Antilles françaises. Plus précisément, 1 809 d’entre eux arrivèrent en Guyane où ils et elles demeurèrent pour la majorité jusqu’à la fin de leur vie. Cette migration se composait de deux flux migratoires distincts.
- Un premier, entre 1854 et 1857, où les recrutements s’effectuaient au sein de populations africaines jouissant d’un statut de libre ;
- Et un second, entre 1857 et 1859, où les recrutements s’opéraient au sein de populations de condition captive avec la méthode dite du « rachat préalable ». Par ce procédé, les recruteurs français achetaient des individus captifs sur des marchés d’êtres humains pour leur imposer un contrat d’engagement de travail de dix années à effectuer outre-Atlantique. 51% des engagé.es africain.es arrivé.es en Guyane furent recruté.es et engagé.es par ce procédé.
En s’appuyant quasi-exclusivement sur des documents conservés aux Archives Territoriales de Guyane, cette intervention retracera le parcours migratoire de ces « immigrant.es », leur recrutement ou rachat en Afrique, leur statut en colonie, leurs conditions de vie et de travail et celles de leur insertion au sein de leur nouvelle société.
Participez à cette conférence vendredi 14 octobre 18h à 19h30 à l’auditorium de la Maison des Cultures et des Mémoires de Guyane (MCMG).
L’entrée est libre, sans inscription préalable et gratuite.