[Histoire] Découvrez la conférence « Zoos Humains », proposée par l’association Moliko Alet+Po avec le soutien de la CTG le mercredi 26 avril 2023
Dans le cadre de sa politique de Développement culturel et de sa mission en faveur de préservation des Mémoires, la Collectivité territoriale de Guyane accompagne l’association Moliko Alet+Po dans sa démarche de valorisation et de diffusion de l’histoire des autochtones Kalin’a victimes des exhibitions ethnographiques au 19ème siècle. À ce titre, une conférence intitulée« Zoos Humains », retraçant les faits historiques de 1882 et 1892, sera proposée le :
Mercredi 26 avril 2023
A 18h30
A la Maison des Cultures et des Mémoires de Guyane (à Rémire-Montjoly)
Accédez ICI au programme de la conférence.
La caravane de médiation « Moliko Alet+Po » proposera la même conférence dans deux autres communes :
- Le jeudi 27 avril 2023 à la mairie d’Iracoubo
- Le vendredi 28 avril 2023, à 18h30 au Centre d’Interprétation d’Architecture et du Patrimoine (CIAP) à Saint-Laurent du Maroni. Une intervention est également planifiée dans la matinée, en faveur d’un public scolaire.
Pour aller plus loin
Contexte historique
Des êtres humains exhibés dans des zoos : c’est le spectacle de masse que les sociétés de la fin du XIXe siècle offraient à leurs populations. Une époque où on tenait pour acquise l’existence de races humaines.
Paris, année 1889 : la capitale des lumières célèbre 100 ans de liberté, d’égalité et de fraternité. Outre la tour Eiffel, flambant neuve, l’attraction principale offerte aux 28 millions de visiteurs de l’Exposition universelle est le « village nègre » et ses 400 Africains, exhibés sur l’esplanade des Invalides, au milieu des pavillons coloniaux.
Depuis une dizaine d’années, ces villages indigènes sont présents dans la plupart des grandes expositions, et ils le seront encore régulièrement durant une bonne partie du XXe siècle.
Hambourg, Londres, Bruxelles, Chicago, Genève, Barcelone, Osaka… Toutes les grandes villes qui accèdent à la modernité exposent dans des zoos humains ceux qu’ils considèrent comme des sauvages.
Sénégalais, Nubiens, Dahoméens, Égyptiens, Lapons, Amérindiens, Coréens et autres peuples dits exotiques sont ainsi présentés dans un environnement évoquant leurs contrées, souvent dans des costumes de pacotille et aux côtés de bêtes sauvages. À Bruxelles, en 1897, on peut lire sur un panneau : « Ne pas donner à manger aux Congolais, ils sont nourris. »
Plus d’un milliard de visiteurs se seraient pressés pour voir ce type d’exhibitions entre 1870 et 1940.
Zoom sur l’histoire et l’action de l’association Moliko Alet+Po
Corinne Devilliers est la descendante d’une de ces femmes Amérindiennes, Moliko, partie très jeune pour être “exposée ” en France.
En novembre 2021, elle crée l’association ” Moliko Alet+ Po “, qui signifie les ” Descendants de Moliko “. L’association « Moliko Alet+Po », a mené des recherches sur les « zoos humains de tous continents », puis elle a axé ses travaux sur la douloureuse réalité des Expositions coloniales d’êtres humains à l’époque de 1882, 1883 et 1892.
En 2022, Corinne Devilliers va sillonner les routes de Guyane pour aller à la rencontre des chefs coutumiers Amérindiens, de la population et des élus pour présenter l’histoire douloureuse des familles Kali’na “exposées” au Jardin d’Acclimatation en 1882 et 1892.
Le 18 mars 2022, un comité de pilotage est mis en place, composé de l’association ” Moliko Alet+ Po “, de la Collectivité Territoriale de Guyane, des 16 chefs coutumiers, de membres de la jeunesse autochtone et du député Jean-Victor Castor. Ce COPIL a pour mission de définir les engagements des différents partenaires dans la mise en œuvre d’une commémoration en 2023 des 130 ans et 140 ans, des expositions coloniales des personnes exhibées au Jardin d’Acclimatation à Paris en 1882, 1883 et 1892.
Corinne Devilliers entend ainsi mettre en lumière un sujet resté longtemps tabou en Guyane : l’exhibition, devant des millions de visiteurs, de Kali’nas dans des verrières, à moitié nus, lors d’expositions coloniales françaises à la fin de XIXe siècle.