Le gouverneur de la Banque de France a échangé avec les étudiants guyanais à la CTG
A cette occasion, il a donné une conférence sur « Les défis économiques français et mondiaux à l’aube de 2020 », le mardi 4 février 2020, à l’hôtel de la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG). L’évènement a rassemblé près de 200 élèves, étudiants, professeurs et représentants du monde éducatif, en présence notamment de Rodolphe Alexandre, président de la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG), et de Stéphane Bouvier-Gaz, directeur de l’Institut d’Emission des Départements d’Outre de Guyane (IEDOM-Guyane).
Dans son discours, le gouverneur de la Banque France est intervenu sur la situation de l’économie mondiale et, l’incertitude géopolitique due à la politique protectionniste et commerciale de l’administration américaine de Donald Trump, en dépit de l’accord de trêve commerciale signé entre les Etats-Unis et la Chine. Autre facteur non négligeable, les effets de l’épidémie de coronavirus sur l’économie chinoise et mondiale. Une situation qui inquiète les plus grands spécialistes dans ce domaine. Sur ce point, le gouverneur de la Banque de France plaide plus pour un commerce équitable avec des règles qui s’appliquent à tous. Il a aussi insisté sur la politique monétaire européenne et l’après Brexit ainsi que sur la confiance retrouvée et le rebondissement de l’économie français par rapport à l’économie allemande en ce début d’année 2020.
S’agissant de la Guyane, François Villeroy de Galhau s’est dit surpris du potentiel de ce territoire qui connaît une forte croissance démographique et énormément de défis et d’atouts. Pour redynamiser l’économie locale et lutter efficacement contre le chômage, il propose de développer la formation initiale, l’apprentissage et la formation professionnelle. Il a aussi abordé la question de la politique monétaire européenne et l’impact de l’euro dans notre région et dans ses deux pays frontaliers que sont le Brésil et le Surinam.
Le gouverneur répond aux interrogations économiques et financières des étudiants guyanais
Face aux étudiants, le gouverneur de la Banque de France a apporté des réponses à toutes les questions posées par les jeunes sur la politique monétaire européenne, et l’après Brexit et ses conséquences sur le fonctionnement de l’Union européenne. Ils se sont aussi intéressés à la faiblesse des taux d’intérêt et sur l’opportunité de développer le secteur touristique et culturel. Sur ce point, il a mis l’accent sur l’éducation financière qu’il considère comme l’une des meilleures façons d’aider les jeunes et les adultes, notamment les plus fragiles et ceux en situation défavorisée, à comprendre et à faire face aux questions financières, budgétaires et économiques qu’ils rencontrent.
Il ne faut pas badiner avec l’Europe, a exhorté le Président Alexandre
Lors de son intervention, le président de la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG), Rodolphe Alexandre a attiré l’attention des étudiants et des professeurs qui les accompagnent, sur l’intérêt que suscitent ses échanges avec le plus haut dirigeant de la Banque de France. Il a apprécié la collaboration du recteur sur de nombreux dossiers, et chantiers dont 5 lycées qui sont partis et 5 collèges dans les années à venir et pourquoi pas demain une antenne universitaire dans l’ouest à Saint-Laurent du Maroni. Il compte sur le ministère pour prolonger la mission du recteur en Guyane..
Après de longues discussions, l’exécutif territorial s’est intéressé à la question européenne qui offre à la Guyane, à la Martinique et à la Guadeloupe de nombreuses perspectives et de bénéficier de Fonds européens structurels et d’investissement. « Il ne faut pas badiner avec l’Europe », dit-il, parce qu’une rumeur circule contre le bien fondé de cette union. Pour le président Alexandre, « la Guyane restera pour longtemps un territoire d’exception, tournée vers l’universalité avec ses différentes langues et ses nombreuses communautés (Amérindiennes, Bushinengués, Créoles et aujourd’hui, Hmongs) ». « Ce territoire ne doit pas rester sous cloche. Il doit se tourner vers ses filières et ses potentialités », a martelé le président Alexandre, qui regrette les projets miniers et les contraintes de la loi Hulot, visant à mettre fin à la production d’hydrocarbures, à l’heure où des millions de barils de pétrole sont annoncés chez nos voisins au Surinam et au Guyana. Au final, l’exécutif territorial a soutenu les projets de développement et l’émergence des initiatives et de la créativité.
La fuite des cerveaux : une véritable problématique, estime le recteur, Ayong Le Kama
Pour sa part, Alain Ayong Le Kama, recteur de région de l’Académie de la Guyane, est revenu sur la formation des jeunes, qu’il juge fondamentale, en évoquant la nécessité d’accompagner et de structurer les filières permettant justement le passage de la formation initiale à l’apprentissage, puis à la formation continue. M. Ayong le Kama a aussi regretté l’augmentation de la fuite de cerveaux sur le capital humain et l’avenir de la jeunesse guyanaise.
Enfin, avant de conclure, le représentant de la Banque de France a réaffirmé la poursuite de ses missions de Stratégie monétaire, de Stabilité financière, de Services à l’économie dans le respect des Spécificités de ce territoire en tenant compte de l’intérêt économique et de la valorisation de ses potentialités.