Échange avec Justine Bénin, coordinatrice interministérielle contre les violences faites aux femmes en Outre-mer

Ce jeudi 12 octobre 2023, Gabriel Serville, président de la Collectivité territoriale de Guyane (CTG), rencontrait  Justine Bénin, coordinatrice interministérielle contre les violences faites aux femmes en Outre-mer, en présence de Bernadette Duclona Constant, vice-présidente de la CTG déléguée à la citoyenneté et au vivre ensemble et d’Isabelle Hidair-Krivsky, déléguée régionale aux droits des femmes.

Plusieurs sujets ont été abordés au cours de cet entretien, notamment la question de la sous-administration sur le territoire, les difficultés d’accompagnement des associations (en raison de délais d’attente importants dus à l’absence de conventions pluriannuelles) ou encore la carence en matière de données recueillies . Sur ce dernier point, tous ont effectivement évoqué les difficultés à quantifier les violences faites aux femmes et la nécessité de la mise en place d’un observatoire de lutte contre les violences faites aux femmes en Outre-mer.

Le président de la CTG a rappelé un certain nombre de situations  qu’il juge « indignes » sur le territoire ainsi que les conséquences engendrées  sur les enfants évoluant dans ces climats violents.  Un sujet doublement préoccupant pour Gabriel Serville qui a rappelé que si la CTG ne possède pas de compétence en matière de lutte contre les violences faites aux femmes, des effets collatéraux importants sont à noter, sur plusieurs aspects parmi lesquels, la protection de l’enfance, compétence de la CTG. Il et en effet connu qu’un environnement violent provoque des traumatismes majeurs sur les enfants.

« Nous sommes sur un territoire qui est en perpétuelle mouvement avec des spécificités et des difficultés propres, mais j’espère que cela sera mis sur la table avec les différents interlocuteurs et que vous serez en capacité de faire remonter vers Paris toutes les bonnes observations que récoltées sur le terrain. »

Un sentiment d’urgence partagé par Justine Bénin : “Le sujet des violences faites aux femmes en outre-mer est un fléau. Vous pourrez compter sur moi pour faire remonter les choses telles qu’elles sont. »

La coordinatrice interministérielle contre les violences faites aux femmes en Outre-mer a ensuite décliné sa feuille de route jusqu’en juin 2024 où elle présentera un rapport assorti de recommandations pour lutter contre les violences sexuelles et conjugales que subissent les femmes dans les Outre-mer.

« L’idée est que je me rende sur tous les territoires ultramarins entre septembre et décembre afin  d’y recueillir des éléments en vue de délivrer un pré-rapport d’ici le 20 décembre. Ensuite, entre janvier et mars, nous organiserons 3 colloques au travers des océans avec la présence d’experts (anthropologues, sociologues, ect.) afin d’échanger sur les bonnes pratiques et d’établir in fine, un certain nombre de recommandations. Le premier colloque se tiendra en Guyane et regroupera Saint-Martin, la Guadeloupe, la Martinique et Saint-Barthélemy. Deux autres colloques seront organisés par la suite à la Réunion et en Nouvelle-Calédonie. S’agissant de l’observatoire de lutte contre les violences faites aux femmes en Outre-mer, nous sommes déjà en train de travailler sur une proposition de loi qui fixera le cadre de la mise en place de cette structure, » a-t-elle expliqué.