Conférence – Hommage à Eugène BASSIERES
Ayant pour objectif de mettre en lumière des compatriotes d’exception et de réintroduire certains personnages dans la mémoire collective, Georges OTHILY a tenu à retracer le parcours de ce Guyanais, mal connu, et pourtant premier Noir français à s’être illustré dans le domaine de l’agronomie.
Né à Cayenne, le 16 décembre 1870, de l’union de Gustave-Adolphe BASSIERES et d’Eugénie-Clarisse MICHEL, Eugène BASSIERES a fait ses classes au lycée d’Alger, où son père avait décidé de rapatrier de Cayenne sa famille. Il y obtint son baccalauréat, ainsi qu’une bourse lui permettant de partir faire ses études en France.
Après avoir intégré la faculté des Sciences et l’École nationale d’Agriculture de Montpellier, où il décrocha sa licence en sciences et son diplôme d’ingénieur agricole, le jeune homme revint en Guyane en 1894, où il devint Directeur du jardin d’Essai. Nommé commissaire-adjoint de l’Exposition Universelle de 1900 pour la Guyane, ce qui lui servit de véritable tremplin, il supervisa la rédaction d’un livre intitulé Notice sur la Guyane, faisant office de premier ouvrage scientifique sur la colonie. Il y donna les éléments spécifiques et caractéristiques de la base géologique de la constitution de l’ensemble du sol arable guyanais, et y dit tout sur le développement de l’agriculture en Guyane. Eugène BASSIERES fut ensuite nommé délégué de la Chambre d’Agriculture de la Guyane au Congrès National d’Agriculture à Paris, reçut le titre de chevalier d’Académie, puis fut nommé, le 26 décembre 1901, conservateur du musée de Cayenne. Il fut chargé, en 1902, de l’aménagement agricole de Montjoly, où les réfugiés martiniquais s’installèrent suite à l’explosion de la montagne Pelée.
Enfin, le Guyanais quitta sa terre natale en mai 1911 pour la Martinique, où il fut affecté afin de réorganiser les services de l’Agriculture de la colonie et où il achèvera sa carrière. Il y créa les premiers concours agricoles, tout en enseignant l’agriculture au lycée de Fort-de-France et à l’Ecole Normale, puis s’investit dans la création du jardin public de la ville. Il fut l’auteur de plusieurs publications, parmi lesquelles une étude sur « le Bois de Rose de la Guyane et son huile essentielle » en 1913, une autre sur « l’irrigation à la Martinique » en 1921, ou encore un texte intitulé « l’Amicale des anciens du lycée d’Alger », en 1925. Il fut successivement inspecteur de l’Agriculture de 2e classe et chef de service de l’Agriculture. Après avoir été décoré, en 1923, de la croix de chevalier de la Légion d’Honneur, il reçut en 1927, la croix d’officier d’académie et la croix du mérite agricole. Ce furent là ses dernières récompenses.
Il mourut, à l’âge de 61 ans, le 9 septembre 1931 en Martinique, et fut enterré au cimetière de Cayenne.
Les prochains chantiers de Georges OTHILY concerneront notamment des figures telles qu’Ernest PREVOT, Directeur de la rhumerie Saint-Maurice, Jean-Marie MICHOTTE, qui aurait eu 80 ans en 2017, et Léopold HEDER, homme politique Guyanais qui aurait eu 100 ans en 2018.
Il prévoit également de réaliser un travail afin de rendre hommage aux personnalités féminines qui ont marqué la Guyane.