Le projet de câble numérique de la CTG remis en cause par le Député Serville : réaction du Président de la CTG
On ne l’avait jamais vu aussi impatient de communiquer à tout va, sur tout, et on serait tenté d’ajouter, sur n’importe quoi et n’importe comment, ainsi qu’il le démontre à propos du projet de câble de la CTG et du numérique.
Voilà donc un parlementaire qu’une démarche élémentaire et responsable aurait dû conduire à s’informer auprès de la Collectivité Territoriale, dont les décisions sont publiques, pour une approche objective des problématiques numériques de la Guyane, et plus particulièrement pour une bonne connaissance du projet de câble de la CTG et, plus généralement, des actions actuellement conduites, dans le cadre des Réseaux d’Initiative Publique, mais qui préfère s’exonérer des règles institutionnelles et/ou des fonctions électives, pour privilégier les dires d’un opérateur dont le monopole actuel sur la connexion internationale, ne correspond pas aux intérêts de la Guyane.
Sans doute, le député Serville n’a-t-il pas encore trouvé le bon rythme de travail parlementaire qu’exigeait de lui le President de l’Assemblée Nationale, ce qui pourrait expliquer les raccourcis qu’il prend avec la réalité, pour certainement rattraper son retard avec toutefois le risque d’un surmenage à force de vaine agitation.
Après, visiblement, s’être fait briefé par le monopole Orange dont il semble être devenu l’homme sandwich, il formule des contre-vérités, s’érige en expert des services et usages numériques en donnant des exemples de ce qu’il faudrait faire, ignorant donc, que tout ce qu’il suggère est d’ores et déjà réalisé ou en cours de réalisation.
Nous allons donc exposer les actions conduites par la CTG pour le numérique et tenter, autant que possible, d’enrichir les connaissances du député Serville, lui démontrer que le maillage « intramuros » selon son expression, est bien engagé ; en espérant qu’il en tirera profit, pour que dans sa fonction de parlementaire et non d’agent Orange, il soutienne véritablement la Guyane, raison principale pour laquelle il a été élu, et non un monopole néfaste pour le pouvoir d’achat des guyanais. Tout cela, bien entendu ne peut se faire avec les quelques signes raccourcis en usage sur les réseaux sociaux qui pour certains, hélas, traduisent le raccourcissement de la pensée.
Les actions actuellement menées par la CTG et la SPLANG visent à dynamiser l’accès internet et à la téléphonie mobile sur l’ensemble du territoire de la Guyane.
1. À ce titre, les projets suivants ont été menés ces trois dernières années :
• Reprise en main de la délégation de service public qui permet aujourd’hui un accès ADSL en offrant une infrastructure de collecte
• Extension des couvertures en téléphonie mobile sur les principaux sites de l’intérieur, par délégations de service public de téléphonie, ayant permis d’accompagner le déploiement d’opérateurs (Orange / Digiciel) sur des zones qui ne présentaient pas une rentabilité suffisante pour permettre l’initiative privée.
• Des extensions sont actuellement à l’étude sur des écarts qui ne seraient pas encore desservis à ce jour.
• Déploiement d’un service de WIFI et de boxes Internet radio dans les communes de l’intérieur, au moyen de technologies satellitaires optimisées dans le cadre d’un marché d’exploitation passé par la SPLANG.
• Un service universel WIFI a été rétabli dans les principaux sites. Un service WIFI amélioré payant est actuellement commercialisé sous la forme de cartes.
• Un service de boxes radio est proposé aux habitants et professionnels des sites de l’intérieur depuis la fin du premier trimestre 2018.
2. La CTG et la SPLANG ont en cours de réalisation les projets suivants :
• Desserte de Camopi par un barreau hertzien (projet RING), qui permettra d’accroître sensiblement les débits proposés aux usagers de Camopi dans le cadre du service de la SPLANG, et d’intéresser les opérateurs privés de téléphonie et d’internet au déploiement de nouveaux services sur la commune.(En phase de réception)
• Appel à manifestation d’intérêt en cours d’instruction pour renforcer la liaison entre Cayenne et Saint-Laurent, dans le cadre d’une fibre optique dédiée – infrastructure qui facilitera également la résorption des zones blanches le long de la RN en offrant une solution de collecte pour les opérateurs
• Déploiement d’un nouveau câble sous-marin entre la Guyane et l’Europe, pour diminuer sensiblement les coûts du trafic internet, renforcer largement les capacités et offrir de nouveaux services en direction de l’Europe (santé, éducation…)
• Mise en œuvre d’une concession de fibre optique sur les principales plaques du littoral (Presqu’Ile de Cayenne, Saint-Laurent, Kourou, Saint-Georges…) afin de permettre aux entreprises et aux habitants de disposer dans les meilleurs délais de connexions très haut-débit. D’ores-et-déjà, un marché a été conclu pour la construction d’un réseau d’initiative publique à Saint-Laurent-du-Maroni et l’Ordre de service de commencer les travaux a été délivré dont l’achèvement est prévu fin 2018.
3. Les actions engagées par la CTG et la SPLANG dans le cadre des financements accordés par le Gouvernement
Sur son compte Facebook, le député Serville ne manque jamais d’afficher ses photos lors de ses rencontres dans divers ministères, il est surprenant qu’il n’ait pas fait l’effort de s’informer de l’avancement des dossiers du numérique de la CTG dont l’accompagnement par l’État a été annoncé en octobre 2017 pour ne pas se contenter de propos partiels et partiaux. Qui a mis la charrue avant les bœufs ?
Donc sommairement : (le député Serville pourra vérifier lors d’une prochaine visite aux ministères et nous tenons ces informations à sa disposition).
Passage devant le comité d’engagement en mars 2018 le dossier portant sur le FttH (de l’anglais : Fiber to the Home, ce qui signifie « Fibre optique jusqu’au domicile », est un réseau de télécommunications physique qui permet notamment l’accès à internet à très haut débit et dans lequel la fibre optique se termine au domicile de l’abonné) et le satellite a fait l’objet d’une proposition au Premier Ministre d’accord préalable de principe de l’Etat sur son financement à hauteur de 40 M€ au total, dont 24,43 M€ sur le FttH, 15,29 M€ pour l’acquisition d’une charge utile satellitaire à long terme, et 280 000€ pour les infrastructures contribuant au renforcement des capacités satellitaires à court terme.
Toutes ces actions visent à assurer un développement rapide des usages numériques en Guyane, indispensables au développement économique du territoire et au désenclavement des communes, notamment en matière d’éducation et de santé. Mais au-delà, avec l’introduction de la concurrence, il y a la baisse des couts de connexions attendue pour la Guyane la rapprochant ainsi de ceux pratiqués en métropole.