Marie-Françoise Pindard présente sa thèse sur les rythmes fondamentaux de la musique traditionnelle créole guyanaise
Lors de cette conférence, la spécialiste a rappelé son ambition pour la Recherche et la Collecte d’informations sur la musique traditionnelle créole guyanaise, qui a commencé au cours de ses études en 1978. Après l’obtention de sa licence de Musicologie à Paris-Sorbonne, elle rentre en Guyane pour enseigner son art en collège et lycée. Parallèlement, elle poursuit ses études universitaires à Tours et obtient une Maîtrise d’Ethnomusicologie avec un mémoire signé, « Le Grajé dans la musique traditionnelle créole de la Guyane », puis un Master II d’Ethnomusicologie pour lequel elle a produit un mémoire intitulé « Le Grajé de Guyane dans la région de Kourou » à l’université de Paris-Sorbonne. Après une période de réflexion, Marie-Françoise Pindard décide d’approfondir ses connaissances et de se lancer dans la Recherche scientifique sur les rythmes de la musique traditionnelle créole guyanaise et de faire un doctorat. Pour valoriser ce patrimoine, la spécialiste d’Ethnomusicologie a présenté sa thèse à un public venu en nombre dans la salle des délibérations de la CTG. Une thèse soutenue le 15 décembre 2016 en Martinique intitulée, « Les Rythmes fondamentaux de la Musique traditionnelle créole de Guyane : Signes, symboles et représentations d’un fait social total original ».
«A travers les premiers mots du titre de ma thèse est sous-tendue toutes une série de processus concernant les zones musicales et leurs rythmes, les tanbouyen et leurs instruments, les chanteurs et leurs répertoires chantés, les danseurs et les chorégraphies des danses, ainsi que tout ce qui s’y rattache comme les domaines vestimentaires, culinaires et artisanaux », expliquait la conférencière dans le but de mieux faire connaître et mettre en exergue la richesse en valeurs multiples que représentent l’ensemble des six rythmes fondamentaux créoles de Guyane, à savoir, le Grajé, le Grajévals, le Lérol, le Beliya, le Kanmougwé et le Kaséko.
Selon Mme Pindard, «ces recherches s’appuient sur les témoignages des anciens, des groupes traditionnels et des personnes ressources reconnues par la société enrichies de sources d’informations diverses et variées ». La conférencière a ajouté : « le travail recueilli au cours de ces 38 années d’investigation, appuyé d’innombrables recherches documentaires (notes, enregistrements, photos, vidéos et transcriptions et d’une cinquantaine de CD d’archives) s’inscrit pleinement dans le patrimoine culturel et patrimonial guyanais. »
Enfin, la journée s’est poursuivie par une présentation audiovisuelle de musiques et danses créoles animées avec des extraits des Immortelles de Sinnamary, des Ansyens de Kourou et des groupes Sapotilles, Balourous,Tchò Kontré, Dalhia, Buisson Ardent de Cayenne. Ce moment riche d’enseignements a pris fin dans une ambiance très conviviale par des chants et danses guyanais interprétés par Mmes Pindard, Birba, Picard et le Chœur des Musiques Métisses, accompagnés au tambour par Hervé Jean-Charles de Tanbou Lévé.