[Rencontres “Économie et Biodiversité”] Retour sur la première journée
Ce mardi 28 mars 2023 se déroulait la première journée des rencontres « Economie et Biodiversité », organisées par la Collectivité Territoriale de Guyane via le réseau rural et l’Office Français de la Biodiversité (OFB), à l’Université de Guyane, visant à réunir les acteurs concernés par l’alimentation durable et l’écotourisme en Guyane dans le but d’ impulser et d’accompagner un développement économique respectueux du vivant.
Figuraient au programme de cette 1ère journée :
- une Conférence « La nature ne fait pas d’économie »
- une table ronde sur l’alimentation durable : La biodiversité au service de la souveraineté alimentaire : quelles voies pour nourrir la Guyane ?
- une table ronde sur l’éco tourisme : L’éco tourisme, une filière d’avenir portée par la biodiversité guyanaise
- des ateliers : quel financement d’accompagnement pour mon activité ? Quels pré requis pour favoriser l’agro-transformation durable ?
- un forum de networking
Cette matinée a débuté par le discours d’ouverture de Thibault Lechat-Vega, 3e vice-président de la CTG référent « Réseau Rural Guyane » qui est revenu, à cette occasion, sur les enjeux de ces rencontres.
« Le but de cette journée est de mettre en commun nos connaissances afin d’établir un schéma qui sera cohérent pour le territoire en matière de développement, et en cohérence avec notre contexte et notre environnement. Le Réseau Rural est une plateforme mise en place dans le cadre de la politique agricole commune de l’Union Européenne, afin de donner un espace d’échanges, de partage des connaissances à tous les acteurs de la ruralité. À partir de cette année, cet outil est directement financé et mis en œuvre par la Collectivité. Ces espaces de discussions permettront de nourrir cette réflexion qui nous réunit aujourd’hui, de construire le squelette de notre destin commun. »
Thibault Lechat-Vega, 3è vice-président de la CTG référent « Réseau Rural Guyane »
Violaine Machichi Prost, vice-présidente du Comité du Tourisme de Guyane, également conseillère territoriale est revenue sur les actions menées par le comité pour valoriser l’offre touristique du territoire, notamment la promotion de l’accès à la biodiversité, ou encore les prestations spécialisées telles que le tourisme tourné vers les sciences (herpétologique, ornithologique, botanique)…
“Le tourisme résulte de l’implication de plusieurs secteurs d’activités qui ont tous un lien avec la biodiversité. C’est bien à ce titre que nous lions économie et biodiversité. Ce pari n’est possible que si nos ressources sont correctement préservées, et que nous réussissons ensemble à permifier les modèles de gestion propres à notre situation sur le bouclier des Guyanes et sur notre situation Amazonienne.”
Violaine Machichi Prost, vice-présidente du Comité du Tourisme de Guyane, conseillère territoriale déléguée à l’économie sociale et solidaire
En introduction de la première table ronde autour de “l’alimentation durable et de la biodiversité au service de la souveraineté alimentaire”, un état des lieux de l’alimentation en Guyane et de son impact environnemental était présenté par la direction de l’ADEME, avec une présentation des éléments suivants :
- L’alimentation durable : la capacité à pouvoir nourrir la population en quantité et en qualité aujourd’hui et demain dans le respect de l’environnement
- L’assiette guyanaise : sa composition, ce que le guyanais consomment en moyenne de façon dominante (féculents puis légumes, viandes poissons) avec un impact carbone évalué à moins de 5%
- La consommation d’aliments en Guyane ( le gaspillage alimentaire en Guyane étant moins élevé qu’au national)
- Les productions locales : œufs, tubercules, fruits, légumes, poissons (Quid de la réponse aux besoins de la population ?)
- Les importations, notamment par type d’aliments. On souligne une forte importation de boissons sucrées et gazeuses, ainsi que de volaille en aliment brut.
D’autres points ont également soulevés, parmi lesquels :
Les enjeux spécifiques de l’alimentation en Guyane : la pollution des sols et l’accès aux données, le niveau de vie en lien direct avec l’accès à la nourriture, la croissance de la population, la question de la déforestation, les questions de la fertilité et de la durabilité des sols.
L’innovation au service du développement durable était également abordée lors de cette table ronde, dans le cadre de travaux réalisés par l’INRAE autour de pratiques vertueuses, respectueuses de l’environnement, notamment avec l’agriculture de petite échelle. Il s’agissait de s’interroger sur comment améliorer son accompagnement. Les enjeux du changement climatique, de la sortie des pesticides et le maintien du tissu social ont également été soulignés.
Le vice-président, délégué à l’agriculture et à la souveraineté alimentaire, Roger Aron, est intervenu en faveur du soutien des petites agricultures, des abattis, base de l’agriculture en Guyane. Il a également mis en exergue l’agriculture biologique. On compte une centaine d’exploitations sur le territoire.
“Si on donne à la petite agriculture, à l’agriculture biologique, les moyens que l’on donne à la banane ou à la canne à sucre, même 5%, je vous garantis qu’on pourra éviter de nombreuses importations, et c’est de cela dont on aura besoin. Il faut que notre règlementation corresponde à notre développement.”
Roger Aron, 7è vice-président délégué à l’agriculture, la pêche, la souveraineté alimentaire
Table ronde sur l’éco tourisme : L’éco tourisme, une filière d’avenir portée par la biodiversité guyanaise
Au cœur des échanges figuraient : les questions de la promotion, la structuration, mais également les services touristiques en lien avec l’éco-tourisme, les réserves naturelles, l’accompagnement des porteurs de projet. Plusieurs acteurs du territoire ont présenté ce secteur florissant avec des données très précises, notamment concernant le budget du Comité du Tourisme de la Guyane consacré au plan marketing de la destination Guyane, passé de 250k à 1M d’euros, et qui prévoit des actions réparties entre la Guyane, l’Hexagone, les territoires francophones européennes…
S’agissant de la consommation des résidents locaux en produits touristiques, la biodiversité arrive en top 3 d’après une enquête réalisée.
Demain, les rencontres se poursuivront avec d’autres ateliers, avant la restitution, qui devrait permettre :
- d’identifier des chantiers prioritaires par thématique visant à faciliter le développement de projets économiques POUR et PAR la biodiversité;
- d’identifier les instances (ou installer si nécessaire de nouvelles instances groupes de travail) permettant de mettre en œuvre les
chantiers; - de produire un document pour présenter les résultats des rencontres : projets présentés, types d’accompagnements présentés,
identification des besoins en matière d’accompagnement/financements/mise en réseau, chantiers prioritaires retenus (et moyens
afférents)
Participaient notamment à ces rencontres :
Sherly Alcin, conseillère territoriale déléguée au climat, Albert Siong, président de la Chambre d’Agriculture de Guyane, Patrick Lecante, président du Comité de l’Eau et de la Biodiversité de Guyane, les représentants de l’Office Français de la Biodiversité, Keita Stephenson, l’ADEME, GDI, Institut Amazonien de la Biodiversité et de l’Innovation Durable, le Comité du Tourisme de la Guyane, la DGTM, la CACL, le PAOG, la Compagnie des Guides, IFIVEG, INTERVIG, le Lycée de Matiti – EPLEFPA de Guyane, la Chambre d’Agriculture, le PAG, le PNRG, l’INRAE Antilles Guyane…