[URGENCE DÉMOGRAPHIQUE] Rencontre avec Karine Berger, Secrétaire générale de l’INSEE
Gabriel Serville, président de la Collectivité territoriale de Guyane, rencontrait le jeudi 3 novembre 2022, Karine Berger, secrétaire générale de l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) actuellement en visite en Guyane. Philippe Dorelon, Directeur régional de l’INSEE, Jean-Baptiste Herbert, Directeur interrégional Antilles-Guyane de l’INSEE, Jean-Luc le West, vice-président de la CTG, délégué à l’économie, Sherly Alcin et Marie-Lucienne Rattier conseillères territoriales, participaient également à la rencontre.
Cette rencontre s’inscrit dans la continuité des travaux engagés avec la Commission Nationale d’Évaluation du Recensement de la Population (CNERP). Au coeur des discussions : l’évaluation de la population et plus particulièrement la méthodologie de calcul pour le recensement.
L’exécutif territorial a sollicité l’expertise de l’INSEE pour identifier les bonnes méthodes, s’agissant de l’évaluation de la population et corriger les effets de l’écart existant dans un environnement où le taux d’informel est globalement très supérieur à celui de l’Hexagone avec des conséquences directes sur l’habitat ou encore sur la structure des familles.
« Notre position n’est pas d’affirmer que le nombre d’habitants en Guyane est tel ou tel. Je ne remets pas en doute la sincérité du travail effectué pour le recensement de la population, mais il faudrait peut-être apporter quelques correctifs quant aux outils, à la méthode et aux conditions selon lesquelles ces calculs seraient effectués pour nous permettre d’aller au plus proche de la réalité car nous savons à quel point cela impacte les dotations octroyées à la Guyane mais également l’économie et bien d’autres secteurs. »
Gabriel Serville, président de la Collectivité territoriale de Guyane
Une réalité entendue par la secrétaire générale, sur un territoire (le seul de France) où la croissance démographique est de l’ordre de 3% net par an alors que les statistiques transmises par l’INSEE correspondent à l’année N-3.
« Notre méthodologie à l’INSEE est appliquée partout. Elle est bonne mais elle ne peut pas prendre en compte toutes les spécificités des territoires. La Guyane est un territoire où la population est extrêmement dynamique, et donc il faut au travers de la méthodologie sur le recensement des populations, intégrer les spécificités pour permettre de rapprocher les communes. Ce que l’on veut c’est mieux calculer là où potentiellement on calcule mal. »
Karine Berger, secrétaire générale de l’INSEE
En dehors de la question de l’évaluation de la population, un partenariat avec l’INSEE pour mieux appréhender les aspects sociaux et la conjoncture économique a également fait l’objet de nombreuses discussions.
« Nous sommes preneurs de toutes les informations que vous pourriez nous transmettre notamment sur les effets de la crise internationale sur notre économie. Tout autant qu’avec l’IEDOM qui a un rôle important en la matière, nous souhaiterions avoir une relation forte avec l’INSEE pour le pilotage, notamment, de notre stratégie fiscale, » a ajouté Gabriel Serville
Un souhait partagé par la secrétaire générale de l’INSEE qui a fait montre d’un intérêt particulier sur le sujet. Les deux parties se sont donc engagées à aller vers un accord-cadre afin de définir une méthode plus précise pour mieux recenser la population notamment dans les secteurs d’habitations informelles. Aussi, la formation des agents recenseurs, la capacité et l’implication des communes pour parvenir à une meilleure prise en compte de la réalité ont également été abordées.