[Ministère des Outremer] Réunion de travail interministérielle avec le CRPMEM sur les problématiques de la pêche guyanaise ce jeudi 20 octobre 2022
Ce jeudi 20 octobre 2022, la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG) et le Comité Régional des Pêches Maritimes et des Élevages Marins de Guyane (CRPMEM) ont participé à une réunion interministérielle au Ministère des Outremer avec le Secrétariat d’Etat à la Mer.
Au cours de la réunion provoquée par Gabriel Serville, président de la CTG, et qui s’est déroulée en présence de Roger Aron, 7è vice-président délégué à la pêche, et de Sherly Alcin, conseillère territoriale déléguée à la biodiversité, les échanges ont porté autour de trois points prioritaires présentés par les représentants du CRPMEM Léonard Raghnauth, patron pêcheur armateur et président du CRPMEM, et Joël Pied, usinier et transformateur :
- La lutte contre la pêche illégale et l’utilisation de moyens efficients pour dissuader la pêcherie pirate dans les eaux guyanaises
- La situation des entreprises au regard des charges sociales et fiscales, la formation et les problématiques de main d’œuvre
- Le renouvellement de la flotte
Lutte contre la pêche illégale
Aujourd’hui, les forces de l’ordre ne disposent pas de moyens maritimes suffisamment adaptés pour poursuivre les exploitants illégaux à l’intérieur des criques où procèdent les pêcheurs illégaux. Au regard de la spécificité du Littoral guyanais, des moteurs hors-bord à faible tirant d’eau seront mieux adaptés pour investir les criques et y déloger les pêcheurs illégaux qui en plus de piller les ressources locales, y commettent de nombreux dégâts environnementaux.
Par ailleurs, la CRPMEM suggère que les moyens de surveillance soient principalement déployés au niveau du Maroni et sur l’Oyapock, plutôt que sur le Littoral, afin de prévenir toute intrusion dès la frontière guyanaise de part et d’autre du territoire.
Le CRPMEM a rappelé que cette politique dissuasive est celle appliquée par les pays voisins du Suriname et du Brésil où un dispositif de surveillance permanente est déployé en continu.
« Nous avons besoin d’actions concrètes et immédiates » s’est exprimé Joël Pied
Situation des entreprises au regard des charges sociales et fiscales, main d’œuvre et armement des navires et renouvellement de la flotte de pêche
La crise sanitaire notamment a porté un coup d’arrêt à l’activité du secteur avec près de 70% des bateaux amarrés depuis 2019. Cette situation a engendré une chute de la production qui pèse également fortement sur la filière transformation et toutes les unités à terre en lien avec la pêche.
« Nous ne sommes pas des mendiants, nous demandons à travailler. Nous voulons pêcher et être à jour de nos cotisations mais si nous allons en mer récupérer des miettes, nous ne pouvons pas couvrir nos dépenses. Pour pouvoir être à jour, il faut pouvoir pêcher donc il faut sécuriser la zone. Pour partir en mer, il faut armer les bateaux, donc les pêcheurs donc il faut de la main d’oeuvre. Notre priorité est de permettre à la flotte de pêche de reprendre la mer car 70% des bateaux sont amarrés depuis 2019. Nous étions 500 marins pêcheurs en 2019, aujourd’hui nous sommes autour de 120.” s’est exprimé Léonard Raghnauth.
Problématique de la formation et de la main d’oeuvre
Pour inciter les jeunes à s’engager dans la profession, la CRPMEM a insisté sur la nécessité de :
- travailler sur l’attractivité de la profession
- et d’investir dans des infrastructures portuaires modernes afin de réduire la pénibilité de la profession, vieillissement de la profession
A l’heure actuelle, au regard du vieillissement de la profession et des difficultés de recrutement en local, la CRPMEM a sollicité un appui du Ministère afin que les dossiers des pêcheurs en attente du renouvellement de leur titre de séjour et qui travaillent déjà en Guyane soient étudiés avec attention.