[DEMOGRAPHIE] Nécessité de réviser les méthodes de recensement : réunion de travail avec l’INSEE, les parlementaires et les Maires de Guyane
Une séance de travail sur le recensement de la population de Guyane s’est tenue ce mercredi 31 août 2022 à l’Hôtel territorial, entre la Collectivité Territoriale de Guyane, représentée par le Président Gabriel Serville, et l’INSEE représenté par Philippe Dorelon, Chef de service territorial de l’INSEE de Guyane en présence d’élus territoriaux, de plusieurs maires de Guyane, de Présidents d’intercommunalités et des deux députés de la Guyane Davy Rimane et Jean-Victor Castor. Étaient également présents en visioconférence deux représentants de l’INSEE (Jean-Baptiste Herbet et Cyril Favre-Martinoz) et Georges Patient, Sénateur de la Guyane.
Cette réunion qui s’inscrivait dans la continuité des échanges avec la Commission Nationale d’Évaluation du Recensement de la Population (CNERP) était dédiée à aborder les difficultés liées à la méthode de recensement en Guyane dont les chiffres sont unanimement jugés comme étant éloignés de la réalité du territoire par les élus de Guyane.
Dans son discours, le Président de la CTG, soutenu dans sa démarche par de nombreux élus dont plusieurs maires de communes qui ont vu leur population augmenter de façon exponentielle, a rappelé l’engagement de la collectivité sur cette question fondamentale. Compte tenu, des données et de certains indicateurs, notamment une population jeune qui croît d’année en année (taux de natalité élevé, scolarisation des enfants en nette augmentation, développement de l’urbanisation…), les élus ont émis le souhait qu’ une révision des méthodes du recensement de la Guyane soit mise en place.
Quels sont les enjeux de la révision de la méthode de recensement ?
Un nouveau mode de recensement aux résultats plus probants permettrait aux communes de disposer d’une cartographie réelle de leur population et ainsi de mieux assurer les compétences qui leur sont dévolues.
Par ailleurs, la Dotation Globale de Fonctionnement (DGF) qui est calculée à partir des populations légales constitue la principale dotation de l’Etat aux collectivités locales. Aussi, des chiffres éloignés de la réalité du territoire place de facto la Guyane dans une situation qui lui est défavorable.
Autres indicateurs non négligeables : la prolifération d’habitations informelles à Cayenne, Macouria, Kourou et Saint-Laurent du Maroni et les flux de populations liés à l’orpaillage illégal. Selon les autorités, « le nombre d’orpailleurs illégaux sur le territoire guyanais en fonction des périodes se chiffrerait entre 6 000 et 10 000 (source le journal Le Monde du 11 février 2021) ».
La CTG s’engage aux côtés des communes
Plusieurs propositions ont été faites pour renforcer dans un premier temps le dispositif de recensement :
Dans un premier temps, la CTG a fait part de sa volonté d’accompagner financièrement les communes dont la marge de manœuvre serait restreinte dans le recrutement d’agents recenseurs supplémentaires et de militer auprès des plus hautes instances pour un renforcement des ressources de l’Insee si cela devait, en conséquence, engendrer des difficultés à son niveau dans le traitement des données.
L’idée de prioriser les communes rencontrant les plus de difficultés en termes de recensement (Cayenne, Matoury, Rémire-Montjoly, Macouria, Saint-Laurent du Maroni, Kourou) avant d’étendre les travaux aux autres communes a été mise en avant.
Autre question importante abordée : l’importance d’améliorer le registre d’identification des immeubles sur le territoire à travers le recours à d’autres moyens techniques tels que les photos aériennes par drone et les images satellitaires pour lesquelles un appui du CNES serait nécessaire.
Gabriel Serville s’est dit prêt à tout mettre en œuvre pour soutenir et accompagner les communes et les services de l’INSEE pour qu’enfin la Guyane puisse disposer de statistiques fiables.