[SÉMINAIRE DES ÉLUS DE GUYANE] Une motion sur la situation sanitaire adoptée à l’unanimité ce samedi 30 octobre 2021
Ce samedi 30 octobre 2021, le président de la Collectivité Territoriale de Guyane Gabriel Serville a organisé un séminaire qui réunissait les élus de Guyane afin d’échanger sur la situation sanitaire et trouver un consensus adapté et approprié à la situation sanitaire en Guyane.
Ce séminaire fait suite à la motion votée par l’Assemblée de Guyane le jeudi 23 septembre 2021. Il avait alors été convenu qu’une séance de travail devait être organisée afin de trouver une issue favorable pour tous quant à la loi sur l’obligation vaccinale et l’application du passe sanitaire sur notre territoire.
« Nous devons tout faire pour trouver des solutions afin que notre société ne soit pas diviser par des divergences à propos de la vaccination. » a d’ailleurs rappelé Gabriel Serville, président de la Collectivité Territoriale de Guyane dans son propos introductif.
Et pour cause, cette réunion de travail avait pour principal objectif de « soutenir les personnels soignants afin de garantir la sécurité sanitaire sur le territoire » comme l’a indiqué le 3ème vice-président délégué à l’Europe, aux Affaires Institutionnelles, Égalité et Relations avec les Guyanais de l’extérieur et porte-parole de la majorité.
Tous les participants présents, parlementaires, chambres consulaires, élus de Guyane et des membres de la société civile ont pu échanger et exposer leurs opinions.
« Le débat n’est pas la vaccination mais de savoir comment le Guyanais est pris en charge. C’est là mon combat, ma démarche c’est de dire au Gouvernement que la réalité dans l’Hexagone n’est pas celle de notre territoire » – Lénaïck Adam, député de Guyane
« Président, je salue votre initiative de nous réunir aujourd’hui et de nous accorder ce temps nécessaire, ce temps de réflexion, afin de faire émaner des propositions sur une problématique importante. » – Hélène Sirder, membre du Conseil Economique, Social et Environnemental
« A Maripasoula les résultats d’un test PCR prennent 2 jours car nous n’avons pas de centre d’analyse biologique sur place. Que l’on soit vacciné ou non, de toutes les façons l’offre de soins et d’équipements est à minima voire chaotique dans l’intérieur. Nous partons de rien là-bas. Il faut mettre l’accent sur les communes de l’intérieur où les moyens sont moindres. » – Mirta Tani, conseillère territoriale
« Il faudrait faire apparaître sur cette motion que des soignants ont abandonné leur cursus suite à cette loi, que des cabinets de soignants sont fermés aujourd’hui. Des professionnels de santé ont commencé un processus de reconversion. Il faut mentionner également le caractère d’urgence, trouver un consensus, au-delà de nos opinions et nos caractères personnels. » Yannick Xavier, membre de la Caravane de la Liberté
Après ces nombreux échanges, un consensus a été trouvé permettant la rédaction de la motion suivante qui sera remise au Gouvernement.
Considérant la nécessité en cette période anxiogène de s’entendre sur l’essentiel et de faire front commun contre la pandémie plutôt que d’opposer vaccinés et non-vaccinés ;
Considérant la fragilité du système de soins en Guyane, s’agissant particulièrement des communes isolées et enclavées, ainsi que le manque de personnel soignant, prenant en considération les impacts, déjà constatés de la crise sur le tissu sanitaire local (départs massifs d’étudiants et de personnels des secteurs médical, paramédical, social et médico-social) ;
Considérant les graves dommages causés à l’économie du territoire par une période ininterrompue de 17 mois de restrictions de la capacité d’aller et venir de la clientèle potentielle ;
Appellent le gouvernement à agir d’urgence en faveur d’un renforcement de l’offre de soins, en particulier dans le secteur hospitalier public ;
Soulignent que, dans ce contexte de pénurie de personnels qualifiés, l’application de mesures conduisant à exclure de leurs fonctions des personnels visés à l’article 12 de la loi du 5 août 2021, en capacité de travailler, constitue un danger pour le maintien du système de santé local déjà disparate et défaillant et, par suite, une menace pour l’économie ;
Demandent à l’Etat et aux partenaires sociaux de préserver les conditions d’une activité économique, culturelle, sportive et de loisirs normale, en recourant en tant que de besoin à un protocole sanitaire adapté, afin d’éviter les conséquences sociales potentielles d’une vague massive de disparition d’entreprises ;
Appellent en conséquence l’ensemble de la population à lutter contre la propagation du virus de la COVID-19, en utilisant selon sa conviction et avec rigueur les protocoles identifiés comme efficaces, à savoir, entre autres :
– les gestes barrière
– la pratique régulière des tests
– la vaccination
– les traitements
Affirment la primauté du libre-choix et l’importance d’une approche pédagogique pour accompagner la démarche vaccinale notamment en direction des personnes à risque (facteurs de comorbidité).