Retour sur la Journée de Conférence Internationale Bio-Plateaux pour une Coopération Transfrontalière sur les Problématiques autour de l’Eau
Ce mardi 26 novembre 2019, se déroulait la conférence “Bio-Plateaux”, pour l’articulation transfrontalière des eaux et de la biodiversité qui s’inscrit dans le cadre d’un projet éponyme de 2 ans, cofinancé par le Programme de Coopération Interreg Amazonie (PCIA) sous la direction de la Collectivité Territoriale de Guyane. Une initiative soutenue par la DEAL, le CNES en partenariat avec l’Office International de l’Eau (OIEAU), l’Office de L’Eau de Guyane (OEG), l’Université Anton de Kom du Suriname, l’Agence de Développement Économique de l’Amapa.
Ouverture de la Conférence Bio-Plateaux au Grand Hotel Montabo
La conférence Bio-Plateaux a réuni les pays transfrontaliers de la Guyane sur la problématique commune de l’eau avec des enjeux clés :
– les ressources en eau et une biodiversité aquatique exceptionnelles à préserver
– les risques liés aux inondations et à l’incertitude du changement climatique
– le transport sédimentaire
– les conditions d’accès inégales à l’eau potable
– les défis sanitaires liés aux maladies hydrauliques
La séance a été ouverte par les discours du Président de la Collectivité Territoriale de Guyane, Rodolphe Alexandre, du Gouverneur de l’État d’Amapa, Antônio Waldez Goes Da Silva, du Ministre du Développement Régional du Suriname, Edgar Dikan, et du Préfet de Guyane, Marc Del Grande.
Lors de son allocution, le Président de la Collectivité Territoriale de Guyane, Rodolphe Alexandre, a insisté sur le travail de préservation des fleuves, des cours d’eau et de la biodiversité qui connaissent aujourd’hui des dégradations en raison de l’orpaillage illégal et des déchets. Le Président a rappelé les intérêts communs et remercié aussi bien le Gouverneur de l’État d’Amapa, le Ministre du Suriname, le Préfet de Guyane que les chercheurs et techniciens présents pour cette conférence. Le Président a ensuite mis en avant trois points principaux de cette conférence :
_ des échanges sans préjugés avec les chercheurs de chaque pays pour enrichir notre savoir
_ un observatoire de la qualité et de la préservation de l’eau sur les conditions de vie des populations qui vivent autour de ces fleuves
_ un apport de vraies solutions pour les populations qui habitent aux abords de ces fleuves
Le Gouverneur de l’Etat d’Amapa, Antônio Walder Goes Da Silva a remercié le Président de la Collectivité Territoriale de Guyane, avec qui il collaborait avant les prémices de cette conférence, et s’est réjoui de l’organisation de cette rencontre : “Il s’agit d’articuler une stratégie avec les chercheurs et de prendre des engagements pour présenter des alternatives aux populations dans la durabilité”.
Le Ministre du Développement Régional du Suriname, Edgar Dikan, a fait part des mesures mises en place par le Suriname pour la préservation de l’environnement et de l’eau, au vu de la croissance démographique et des changements climatiques. Le Ministre a ensuite a mis en exergue l’intérêt du Suriname pour une planification efficace de la gestion de l’eau.
Enfin, le Préfet de Guyane, Marc Del Grande à clôturé les discours d’ouverture de la matinée en valorisant l’engagement de la France pour ce projet et plus généralement pour l’Amazonie. Le Président a rappelé que la France et la Collectivité Territoriale de Guyane portent conjointement ce Programme, que les populations augmentent sur les fleuves et que les problématiques des eaux usées, déchets qui finissent souvent dans les fleuves sont au cœur de cette rencontre. Des engagements de hauts niveaux sont donc nécessaires et l’assemblée présente permettrait de les réaffirmer, afin qu’une véritable coopération technique se mette en place pour partager les données, les études, la connaissance de l’eau et de la biodiversité.
Des Ateliers sur Une Journée
La journée s’est articulée autour de plusieurs séquences, la première portant sur le partage d’expériences et d’informations vers une meilleure coopération transfrontalière autour de l’eau et de la biodiversité aquatique sur les bassins versants du Maroni et de l’Oyapock avec comme question clé : comment assurer une meilleure coopération transfrontalière en matière de gestion des ressources et de la biodiversité aquatique ?
Des intervenants ont exposé leurs parcours en termes de projet et de recherche dans leur pays ainsi que les données récoltées au cours de leurs travaux.
Patrick Lecante, Président du Comité de l’Eau et de la Biodiversité de Guyane et Administrateur de l’Agence Française pour la Biodiversité, est intervenu sur l’origine de l’organisation de cette conférence, il a exposé l’histoire, le contexte, les moyens et les perspectives de cette coopération transfrontalière pour la gestion de l’eau, pour cohabiter en harmonie et sauvegarder les ressources en eau et la biodiversité sur le territoire.
Intervention de la 1ère Vice-Présidente de la Collectivité Territoriale de Guyane, Hélène Sirder
La 1ère Vice-Présidente, déléguée au Développement Durable, Mines et Énergie, Hélène Sirder a commencé son discours en mettant en avant la coopération durable, volonté du Président de la République, Emmanuel Macron, et du Président de la Collectivité Territoriale de Guyane, Rodolphe Alexandre, afin de renforcer les liens qui unissent les plateaux des Guyanes et de permettre à notre territoire de s’ancrer dans son environnement régional. Hélène Sirder a rappelé qu’il nous appartient, à travers ce véritable levier, de relever le défi de la connaissance : un observatoire sera donc à mettre en place, comme lieu d’échanges, lieu de connaissance. Hélène Sirder a mis en avant qu’il fallait développer notre territoire avec les ressources dont nous disposons afin de bâtir le plateau des Guyanes avec des solutions durables qui seront prises en compte au niveau local, national, international.
L’après-midi s’est poursuivi sur les enjeux de la connaissance sur les pollutions dans les bassins-versants transfrontaliers du Maroni et de l’Oyapock autour de la question : “Quels outils techniques pour la mesure des pollutions sur les bassins versants et quelles pistes de collaboration pour le partage d’information sur la qualité de l’eau ?”
La prévention des risques naturels dans les bassins versants transfrontaliers a également été abordée : “En quoi le suivi hydrologique des cours d’eau sur le Maroni et l’Oyapock est-il un atout clé pour l’adaptation aux changements climatiques et comment favoriser le partage d’informations en ce sens ?”
Soirée de Clôture de Bio-Plateaux
Lors de son discours de clôture, le Président de la Collectivité Territoriale de Guyane, Rodolphe Alexandre a rappelé “qu’il fallait continuer à travailler ensemble pour mieux se connaître et se dire les choses dans l’apaisement afin d’apporter de meilleures conditions de vie aux populations”. Le Président de la CTG s’est également exprimé en faveur de l’observatoire transfrontalier.
Enfin, une déclaration d’intention a été signée entre les partenaires du projet, soit le Directeur de l’ Office International de l’Eau, Eric Tardieu, la Directrice de l’Office de l’Eau de Guyane, Myriam Inimod, le Coordinateur du projet Bio-Plateaux de l’Amapa, Wagner Pinheiro Costa, le Coordinateur du projet Bio-Plateaux du Suriname, Riad Nurmohamed.