12ème édition des « Assises Amazoniennes » de Gynécologie, Obstétrique et Pédiatrie en Guyane : La CTG en charge de la protection maternelle et infantile y a participé
Lors des discours d’ouverture, le Président de la CTG a pris la parole pour souligner la portée de ce congrès annuel, parrainé par le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français, qui vise à créer des liens entre professionnels de la Guyane et ceux d’autres zones géographiques en particulier aux Antilles et dans l’Hexagone, dans l’objectif de mieux adapter l’offre de soins aux besoins de chaque région et d’optimiser les pratiques médicales.
Au cours de ce congrès, les thématiques suivantes, rentrant dans le cadre du champs d’action de la PMI, ont été abordées :
- Périnatalité en danger : urgence en périnatalité et démographie médicale
- L’éthique en gynécologie et en obstétrique;
- La santé mentale en périnatalité;
- Offre de formation : violence faites aux femmes, contraception et Hypnose;
- Maladies infectieuses : Problématique de la séroconvertion toxoplasmose chez les femmes enceinte ». (Médecin Chef, Directeur de la PMI)
La Guyane face à la précarité et aux inégalités
La Guyane est un territoire marqué par une très grande précarité et de fortes inégalités sociales (53% de la population vit sous le seuil de pauvreté, contre 14% en France hexagonale). L’accès aux différents services, dont les soins de santé, est par moments difficile et inégal selon qu’on réside sur le littoral ou dans les communes de l’intérieur ou les zones isolées et enclavées, dans lesquelles les services et équipements de santé sont sommaires ou inexistants.
Durant son intervention, Gabriel Serville s’est d’ailleurs questionné sur les conséquences d’une mesure particulière : la suppression de l’Aide Médicale d’Etat (AME) qui permettait aux personnes étrangères de bénéficier d’une couverture médicale pour être soignée. Celle-ci sera remplacée par l’ Aide Médicale d’Urgence (AMU). Le président de la CTG s’est interrogé sur les impacts à prévoir sur la prise en charge des personnes malades sur le territoire. Sur ce point, le Président de la Collectivité de Guyane entend saisir les pouvoirs publics.
Les enjeux associés au suivi des grossesses : quelques chiffres
Le territoire guyanais est caractérisé par une forte croissance démographique due à un taux de natalité élevé (25,8 naissances pour 1000 habitants, contre une moyenne nationale de 10,6 naissances pour 1000 habitants en 2022) et à la jeunesse de sa population, avec un âge médian de 25 ans contre 40 ans en France hexagonale.
Les chiffres concernant les grossesses précoces et ceux liés aux interruptions volontaires de grossesse sont importants en Guyane : en 2022, le taux d’IVG était le plus élevé de France pour les jeunes filles de 15 à 17 ans (26,6 pour 1 000 femmes de 15 à 17 ans contre 5 pour 1000 femmes en France hexagonale pour la même tranche d’âge). Les grossesses chez les jeunes de moins de 20 ans sont fréquentes, car elles représentaient 11.6% des grossesses sur notre territoire en 2020 contre 1.7 % en France hexagonale.
Ces grossesses plus fréquemment rapportées dans l’Ouest de la Guyane, chez une population majoritairement sans emploi a parfois pour conséquence un mauvais suivi de grossesse.
L’une des conséquences de ce mauvais suivi de grossesse est le taux extrêmement élevé d’accouchements prématurés. En 2020, la Guyane comptait 11,5 % de naissances prématurées, une chiffre presque deux fois plus élevé que le taux national (6,6 %).
Le taux de mortalité périnatal (rapport du nombre d’enfants nés sans vie et d’enfants décédés au cours de la première semaine à l’ensemble des enfants nés vivants ou sans vie) en Guyane est également le plus élevé de France entre 2017 et 2019 : 21.9 pour 1 000 naissances totales contre 10.1 pour 1 000 naissances en hexagone.